Thomas Leleu : le tuba dans tous ses états

Son instrument c'est le tuba, un instrument à vent qui pèse 10 kilos ! Quand Thomas Leleu a annoncé qu’il voulait faire une carrière de soliste, tout le monde lui a répondu que c’était bon pour les pianistes ou les violonistes, mais que lui n’y arriverait jamais... Une Victoire de la Musique et 80 concerts par an plus tard, il sort un album qui porte bien son nom : ‘‘Outsider’’.

Dans la famille Leleu, je demande l’un des fils, Thomas. Cette famille du Nord a toujours pratiqué la musique. L’arrière-grand-père paternel a enseigné le tuba au père, qui lui-même l’a appris à son fils. Le grand-père était clarinettiste et le frère, Romain, joue de la trompette. Si les instruments à vent et les fanfares sont une grande tradition dans le Nord, c’est pourtant dans le classique et le jazz que Thomas Leleu s’illustre. Il est passé par le conservatoire, a joué dix ans à l'orchestre de l'Opéra de Marseille, et a remporté une Victoire Classique en 2012.

Sur son nouvel album ‘‘Outsider’’, on entend du funk, du disco, du métal, des accents brésiliens aussi. Un album multi-style largement composé par ses soins. « J'adore ça, j'adore partir d'une feuille blanche et sortir de ce rôle d'interprète qu'on a quand on est musicien classique. Sur ce nouvel album, il y a un titre qui s'appelle ‘‘American Dream’’. J'étais aux Etats-Unis en tournée, en 2021 je crois, quand j'ai ramené ce thème qui m'a trotté pendant trois semaines dans la tête, je l'avais enregistré sur mon lecteur, j'avais mis les accords au piano. Il y a aussi un autre titre qui s'appelle ‘‘Tobago Keys’’, ça c'est un souvenir des Caraïbes, où j'ai découvert cette nature incroyable.  »Tobago Keys«  c'est un petit caillou au milieu de la mer des Caraïbes. Donc il y a vraiment du vécu dedans ce nouvel opus, c'est de l'authenticité. Et écrire sa propre musique, c'est quelque chose d'extraordinaire ! »

Le tuba naît vers 1830 : « Il est créé pour la fanfare de l'armée prussienne, puis il est utilisé pour la première fois dans un orchestre symphonique par Hector Berlioz dans ‘‘La Symphonie Fantastique’’, mais ça reste un instrument d'accompagnement. On l'utilise aussi un peu plus tard dans le jazz, mais en soliste, c'est beaucoup plus récent, ça remonte au début du XXe siècle. »

Thomas Leleu est tubiste, comme son père et comme son arrière-grand-père avant lui : « J'ai pris mon père comme exemple. J'avais cet attrait pour les sons graves et j'aimais la basse électrique. La basse pour les vents, c'est le tuba. Je trouvais l'instrument très joli, et j'aimais aussi la sonorité à la fois grave et assez lyrique. »

Thomas Leleu est en concert aux Deux-Alpes ce mardi 16 avril, à Bergerac le 25 avril, et à Grasse le 30 juin.