''Malaven'' d'Olivier Bal
L'auteur de ''La meute'', qui nous emmène sur une île bretonne où un mystérieux écrivain va traquer quatre personnages, tisse une réflexion sur la mémoire et l'amitié. Ce roman démontre une fois de plus son savoir-faire narratif.
Dernière modification : 07/06/2025 14:10

« L’île a été conçue comme une sorte de piège géant », explique l'auteur dans notre rendez-vous ‘‘Marque-pages’’. Mais très vite, les souvenirs des héros vont refaire surface et les ramener 20 ans en arrière : « Ils vont devoir comprendre pourquoi ils sont liés à Malaven. » Et le lecteur va, avec eux, retisser les liens de cette histoire. Le roman débute en effet par un flash back: tous les habitants de l’île sont retrouvés morts en 1987. Cette entrée brutale dans l’univers du livre reflète l’intention de l’auteur : « J’avais vraiment envie que, dès les premières pages, on soit immergé dans l’ambiance de Malaven », l'île étant pour le romancier un terrain de jeu idéal, un territoire clos pour mieux plonger dans l’introspection.
Mémoire, oubli, reconstruction de soi sont autant de thèmes chers à Olivier Bal qui traversent le roman. Ici les personnages ont effacé deux décennies de leur existence. Et le dessein du tueur n'est peut-être pas celui que l'on croit: « Il essaye de les révéler à eux-mêmes et de leur susurrer de se réveiller, de se rappeler qui ils sont. » Ce passé qui ressurgit est aussi celui d’une bande d’amis, ‘‘La bande des confins’’, unie par une promesse adolescente. Olivier Bal confesse : « Finalement, je me suis beaucoup dévoilé. C’est mon histoire. En fait, la bande des confins, c’est moi. » L’auteur croyait écrire un simple thriller, mais le projet a évolué vers une exploration intime de l’amitié et du temps qui passe.
Avec ‘‘Malaven’’, publié chez XO Éditions, Olivier Bal immerge ses lecteurs au sein de deux nuits haletantes qui se font écho à 20 ans d'intervalle. Il est question de souvenirs qu'il faut déterrer à tout prix et de sentiments qui vont être mis à l'épreuve du temps et de la vie.