Bilan du marché automobile 2023

Avec plus d'1 million 775 000 voitures neuves vendues en 2023, le marché automobile français reprend des couleurs après deux années difficiles, liées notamment à la pénurie de semi-conducteurs. François Roudier, porte-parole de la Plateforme automobile, se satisfait de ces chiffres : « Bien sûr, on ne revient pas à des niveaux d'immatriculation d'avant Covid, puisqu'on était toujours au-dessus de deux millions de véhicules. Mais les constructeurs ont réussi à livrer les véhicules qui avaient été commandés et que nous n'avions pas pu soit construire, parce que nous n'avions pas les composants électroniques, soit même pas livrer parce qu'il y avait eu une terrible pénurie de chauffeurs de camions porte-voitures ».

Autre bonne nouvelle d'après François Roudier : la pénurie de composants électroniques est maintenant derrière nous : « Des entreprises ont été créées, qui permettent d'être moins dépendant des gros fabricants sud-asiatiques. Et donc d'éviter ce retour à une pénurie terrible de semi-conducteurs ».

Autre fait marquant : l'électrification du parc automobile français, avec un quart du parc constitué désormais de véhicules 100% électriques. Les ventes de véhicules 100% électriques ont bondi de 37% sur le marché européen. Et si l'on prend en compte les modèles hybrides simples, hybrides rechargeables et électriques, cela représente 40,6 % des immatriculations : « On voit que de façon structurelle, la machine est vraiment lancée ».

Côté véhicules thermiques, on voit encore des voitures essence. En revanche, le diesel a énormément baissé : « Il est passé l'année dernière sous la barre des 10% », calcule François Roudier. « En 2012 ou 2013, on était à 75% du marché dans le diesel. Donc, on est vraiment sur un changement complet. L'essence pure cède la place plutôt à l'hybride essence, voire à l'hybride rechargeable essence. Donc le diesel reste sur des catégories d'utilisateurs, de conducteurs qui ont de très très longs trajets et qui, pour l'instant, ne trouvent pas l'équivalent en hybride. Mais beaucoup de diesels qui étaient utilisés sur des parcours finalement assez moyens ont été remplacés par des hybrides ».

Pour l'année 2024, la seule certitude des spécialistes est que l'on ne sera toujours pas dans les 2 millions de véhicules qu'on a connus avant le Covid. « Les prévisions de vente sont difficiles à faire », reconnaît François Roudier. « En début d'année, les ventes seront encore fortes avant la baisse des bonus, mais après ? Cela dit, les nouveaux modèles des constructeurs suscitent déjà beaucoup d'intérêt, laissant peut-être augurer un rebond pour le second semestre. »