"Berlin Requiem" de Xavier-Marie Bonnot
L'art doit-il se mêler de politique? Et peut-on ignorer la politique au nom de son art? Ce sont les grandes questions que pose l'écrivain dans ce nouveau roman qui met en scène l'immense chef d'orchestre allemand Wilhelm Furtwängler.
Dernière modification : 05/10/2021 10:04

C'est donc l'histoire d'un homme immensément connu en Allemagne et dans le monde entier - Wilhelm Furtwängler - au talent considérable, mais qui va faire une terrible erreur d'appréciation. « Au début des années 1930, on ne sait rien des camps, tout le monde se dit que les nazis qui sont élus en 33 ne vont pas durer. Mais si ! Cela va durer comme on le sait, et de manière dramatique ».
Furtwängler déteste les nazis en général et Hitler en particulier, il aide de nombreux juifs issus de son orchestre à fuir l'Allemagne mais lui ne quitte pas son pays. Pire, il continue de diriger l'orchestre philarmonique de Berlin et va même se produire devant Hitler. C'est ce qui lui sera reproché après la Guerre. En somme, il a commis une terrible faute morale. « Il a commis le pêché d'orgueil, estime Xavier-Marie Bonnot (...). Il a voulu continuer à influer sur la culture allemande. Il disait toujours que la culture n'a rien à voir avec cette bande de cochons que sont les nazis. Sauf qu'au bout d'un moment, il est obligé d'obéir ».
En imaginant sa destinée et celles, parallèles, de deux personnages fictifs (dont une cantatrice internée à Auschwitz), Xavier-Marie Bonnot tente de répondre à une question essentielle : peut-on continuer en toutes circonstances à vivre dans sa musique, quitte à oublier le chaos du monde?