''Dans la ville'' d'Elodie Fiabane
Dans ce roman qui se nourrit de son expérience, l'autrice met en scène des maraudeurs à Paris. Et livre une réflexion sur l'engagement, sur la précarité et sur la façon dont la ville modèle ses habitants et leurs relations.
Dernière modification : 30/03/2024 05:32

« J'ai appris à faire des gestes de premiers secours et j'avais envie de me rendre utile. Et après, peut-être qu'il y avait aussi d'autres motivations : rencontrer ces sans-abris, avoir la sensation de les aider, de faire le bien. Et puis, il y a des liens d'amitié qui se tissent entre maraudeurs. »
Au fil des pages, l'autrice raconte ses maraudes du mercredi soir, les sans-abris qu'elle rencontre et leur diversité. « Je ne m'attendais pas à avoir autant de femmes. J'avais cette image de la rue qui est beaucoup habitée par les hommes. Et par cette association, j'ai appris qu'il y avait aussi beaucoup de femmes à la rue, mais qu'elles se cachaient beaucoup plus. Ce qui est une technique de survie. »
Au-delà du simple récit, Elodie Fabiane raconte la façon dont la ville façonne ses habitants, qu'ils aient un toit ou non et interroge son action. « Il y a une ambiguïté de la maraude. Je sais que ce que je fais est utile parce qu'il y a des gens qui sont en grande détresse vitale. Et à la fois, je sais que ce n'est pas suffisant. Ce que j'écris dans le roman, c'est qu'on maintient en vie, mais on maintient aussi l'existant. »
‘‘Dans la ville’’ publié chez Flammarion raconte les rencontres à hauteur de trottoir, les liens même infimes que l’on tente de tisser et propose une autre façon de regarder la ville et ses habitants dans toute leur diversité.