''Petit éloge du feu de cheminée'' d'Emmanuelle Favier
L'écrivaine décrypte le plaisir que représente une bonne flambée, sous un prisme politique, social et surtout littéraire. Et elle donne furieusement envie de dévorer son livre sous un plaid, délicieusement installé au coin du feu.
Dernière modification : 20/11/2025 16:54
L'écrivaine propose une "étude du coin du feu comme pratique exquise autant que désuète".
Son essai est donc en grande partie littéraire. Elle convoque notamment les figures de Gaston Bachelard, de Marguerite Yourcenar ou encore de Virginia Woolf, dont elle détourne de concept de « chambre à soi » pour le transformer en « cheminée à soi ».
Mais il est également historique, politique et social : « Depuis la préhistoire, le feu de cheminée est l'endroit où on se réunit, où on se rassemble, où on on fait tous les gestes de la survie. Et la cheminée n'est pas la même selon qu'on est dans un milieu paysan ou dans un milieu bourgeois. On peut vraiment lire les pratiques sociales à partir du rapport au feu. »
Emmanuelle Favier confie son bonheur de la contemplation solitaire du feu de cheminée, qui éveille l'ensemble des sens. Et tant pis si la pratique tend à être décriée : « Il faut avoir une pratique du feu de cheminée qui soit pensée. Il ne faut pas brûler n'importe quoi, ne pas en faire tout le temps, bien ramoner sa cheminée... Et puis entre faire un feu et prendre l'avion, il y a quand même un petit écart. Ça reste encore assez bénin comme pratique. »
L'écrivaine se fera donc un plaisir de s'offrir un feu de cheminée à Noël, qui est la période par excellence propice à ce plaisir. Et offrir ce ‘‘Petit élogie du feu de cheminée’’ publié aux Pérégrines est la promesse pour celui qui le recevra de se glisser dans un ouvrage érudit et chaleureux.