La légende Leonskaja : ''la dernière grande Dame de l'École Soviétique''

C'est une légende du piano qui fête ses 80 ans : Elizabeth Leonskaja. La pianiste, est née à Tbilisi en Géorgie, au cœur de l’Union Soviétique à l’époque. Un monde qu’elle a fui en 1978 pour vivre « libre » dit-elle, à Vienne en Autriche, où elle vit toujours aujourd’hui. Formée au conservatoire de Moscou, elle a donné ses premiers concerts à 11 ans, et continue aujourd’hui à se produire sur scène, appréciant le trac qui précède un concert, autant que l’adrénaline du moment. Les prochains concerts français se jouent à la Philharmonie de Paris, les 5 et 6 janvier 2026, et sont consacrés à Schubert.

« J'ai de très forts liens avec Schubert. Il est mon quotidien, mes voyages, mes concerts », reconnait la pianiste : « À chaque fois que je le joue, je pénètre un peu plus dans le texte et je découvre de nouvelles choses derrière les notes. » En fervente défenseuse du compositeur autrichien, Elisabeth Leonskaja, insiste sur le fait que son œuvre ne se limite pas aux chansons, et aux chansons pour enfants notamment : « Ce qui est peut-être moins connu, c'est que Schubert a aussi 20 sonates, qui sont très différentes, très diverses. Il a composé beaucoup d'œuvres pour piano, pour piano à 4 mains, et certaines de ses compositions sont remarquables par leur dimension extrêmement symphonique. »

Formée à la dure, par la très stricte École Soviétique (une de ses professeures lui demandait de travailler 6 heures par jour alors qu'elle n'avait même pas 10 ans), Elizabeth Leonskaja livre une recommandation aux jeunes musiciens : « Si je devais donner un conseil d'ordre général, ce serait avant tout le respect. Respecter le compositeur et sa musique, respecter ses collègues. Il faut aussi avoir de l'amour pour la vie et pour la musique, plus que pour soi-même. »