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Accueil | Replay | Musique | Absolument Dance | Chaka Khan "I Feel For You" (1984)

Chaka Khan « I Feel For You » (1984)

date 19/05/2023 - 14:10 | micro_reportage Gilles Ravarino
Il est parfois arrivé que des chansons enregistrées à contre cœur se transforment en tubes suprêmes, c’est ce qui arrive à Chaka Khan en 1984 avec « I Feel For You ».
illustration de Chaka Khan
 Chaka Khan "I Feel For You" (1984)
 Chaka Khan "I Feel For You" (1984)
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Depuis le début des années 80, la maison de disques de Chaka Khan nourrissait l'espoir de voir la talentueuse chanteuse connaître un succès pop retentissant. Malgré son immense talent, ses précédents albums n'avaient pas réussi à traduire son génie artistique en termes de ventes. La raison en était claire : Chaka Khan était une véritable passionnée de jazz et de soul, réticente à s'aventurer dans les domaines plus commerciaux de la musique populaire. Elle affirmait même, avec une pointe d'ironie, « je peux chanter ce genre de choses pendant mon sommeil ». Cependant, tout allait changer avec l'enregistrement de son troisième album solo.

Sous la houlette du producteur Arif Mardin, connu pour ses collaborations avec des artistes renommés tels que Bette Midler, Aretha Franklin et Dusty Springfield, Chaka Khan fut mise gentiment sous pression pour créer un hit inoubliable. Mardin prit la décision audacieuse de reprendre la chanson « I feel for you » de Prince et d'apporter une touche de modernité en invitant le légendaire Stevie Wonder à jouer de l'harmonica. Cependant, le producteur réserva une surprise de taille à Chaka Khan en ajoutant un petit rap, interprété par Melle Mel, qui avait marqué l'année 1983 avec le groupe Grandmaster Flash.

À l'époque, l'incorporation du rap dans la musique pop était encore surprenante, voire choquante pour le public. Lorsque Chaka Khan découvrit la version finale de la chanson, elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine antipathie à son égard. Elle était notamment irritée par le bégaiement accidentel au début du morceau, dû à une manipulation involontaire du producteur sur un sampler, une machine utilisée de plus en plus fréquemment dans le hip-hop. Néanmoins, malgré ces réserves, le morceau, avec ses arrangements contemporains bourrés de synthétiseurs et son tempo plus rapide que les habitudes de Chaka Khan, devint un véritable triomphe. L'album atteignit la première place des ventes aux États-Unis et en Angleterre, et le morceau se hissa jusqu'à la 22e place en France. La maison de disques était comblée par ce résultat, qui marqua un tournant décisif dans la carrière de Chaka Khan.

Le clip